C'est fait.
Tiens au courant, si ça répond, et éventuellement mettre les liens s'il en donne.
Damned a écrit:Et on en a quelque uns là : http://forums.resistance.tk/message.php?t=6674 (dont un qui est la véritable déclaration).
Elle était belle comme la révolte
Emmanuel Legeard : Tu n'as pas toujours été professeur de culture physique. Tu as aussi travaillé en usine...
Marc Vouillot : J'ai même été ripeur. Un jour, j'en ai eu marre, une envie de tout plaquer. J'ai quitté la salle où je travaillais, c'était au milieu des années 80. A l'époque, j'avais un très bon copain qui travaillait à la voirie de Paris. Un jour, il m'a dit: "Je suis ripeur - Hein? - Oui, éboueur, quoi." Alors, je lui ai demandé s'il pouvait me pistonner là-dedans. Et on s'est mis à faire tous les circuits dont les autres ne voulaient pas pour pouvoir les faire en quatrième vitesse. C'était à celui qui balancerait le plus vite les poubelles dans le broyeur du camion. On faisait Montmartre parce que ça monte et ça descend, toujours plus raide... personne n'en veut, de ce parcours! On n'était même pas fliqués par la voiture balai, on faisait exactement ce qu'on voulait. On te foutait ça là-dedans, mon vieux, c'était du sport. Et mon pote qui gueulait au chauffeur: "Démarre!" On n'appuyait même pas sur le bouton. On bouclait notre tournée avec un maximum de temps d'avance pour être libres le plus tôt possible. Et c'est comme ça, tu vois, qu'on a fait des rencontres imprévues à Montmartre. Un jour, Michou qui vient vers nous à 5 heures du matin: "Ah, mes petits biquets, je ne vous raconte pas, quelle soirée!" Alors mon collègue lui fait observer: "Michou, t'es bien gentil, mais la soirée à cinq heures du mat'... hein, tu plaisantes." Et c'est ainsi que nous nous sommes fait offrir une bouteille de champagne: "Mes biquets, voilà pour vous, moi j'n'en peux plus." Ha! ha! ha!
Emmanuel Legeard : C'est toi qui t'étais exclamé, à la fin d'une série: "Encore une que les patrons n'auront pas". Jean le rapporte dans Visa pour le muscle et plusieurs de ses articles. Il m'avait dit de toi, avec une espèce de fascination: "Marc, c'est la mentalité anarcho-syndicaliste!" D'ailleurs tu ne votes pas.
Marc Vouillot : Je le revendique complètement. J'ai voté pour la première et la dernière fois à l'âge de 18 ans parce que mon père avait insisté. Mais même là, j'ai voté blanc. Quand je suis arrivé au bureau de vote; j'ai pris la réalité en pleine gueule: tout cela n'est effectivement qu'un cirque auquel participent des gens résignés, sans vie, ayant abandonné le peu de dignité qui leur reste et qui mettent leur dernier espoir entre les mains des grands malades qui veulent nous gouverner.
Emmanuel Legeard : Un slogan très intéressant et que tu m'as souvent cité sous des formes variées: "L'Imagination au pouvoir"... Qu'est-ce que l'expression: l'"imagination n'est plus au pouvoir" représente pour toi?
Marc Vouillot : Léo Ferré, (quand il chante Il n'y a plus rien) [2]: "Elle était belle comme la Révolte, Nous l'avions dans les yeux, dans les bras, dans nos futals; Elle s'appelait l'Imagination". L'imagination n'est plus au pouvoir, car l'homme n'invente plus. Je dirais même plus: il ne se réinvente plus. Il n'y a plus de remise en question, de rébellion constructive, de projection, de concept nouveau. La vie se résume à une "citoyenneté" fadasse et fataliste, prête à tout accepter pourvu qu'on lui indique la direction, la vérité, et surtout qu'on lui confirme sa pensée comme certifiée conforme à la majorité crétine. Samuel Beckett disait: "Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter". Voilà.
Emmanuel Legeard : D'où te vient ton intérêt pour Léo Ferré et pour le personnage de Cyrano?
Marc Vouillot : Léo Ferré, je l'ai découvert en 1967, à l'âge de 15 ans, et il m'a permis de mettre des mots sur ma révolte: [Quand tu fais passer des idées] "Tu risques rien à la frontière, Rien dans les mains, Rien dans les poches, Tout dans la tronche!" Cyrano de Bergerac est un archétype humain de la littérature, au même titre qu'Edmond Dantès, autre personnage fascinant qui a marqué mon adolescence. Parce que la vie de Cyrano semble s'organiser essentiellement autour de l'amour - de l'amour pur -, du courage et de l'honneur. Peut-être que cette fascination m'est venue parce qu'il s'agit de l'"Homme" avec un grand H qui exalte les valeurs de l'héroïsme et qui me donne envie de les partager.
Emmanuel Legeard : Qu'est-ce qui te semble le plus important, dans la vie?
Marc Vouillot : La vie.
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