kuhing a écrit:Je ne trouve pas l'idée de winston farfelue, je crois juste qu'elle n'est pas (encore ?) d'actualité.
Je pense que les grecs pour l'instant sont en mesure d'avancer sans l'aide d'une poignée d'anarchistes qui feraient le déplacement.
C'est un peu ce que fait Besancenot quand il va en Guadeloupe ou en Tunisie pour faire son Tintin reporter.
personnellement je reprocherais pas a Besancenot le fait d'y etre allé, mais c'est sur ca souleve les habituels questions sur la representativité/cirque electoral, les objectifs poursuivis et ce qu'il a reellement fait la-bas.
Par contre je ne crois pas que la question est seulement de savoir si ils y arriveront seul ou pas, mais celle de la dimension que j'ai deja evoqué est ce seulement un probleme greco-grecque ? Qu'en est-il de l'aspect international de l'anarchie, de la dimension lutte des classes, est ce juste une histoire de communiqué de soutien, de correspondance echangée et de rencontre dans des contre-sommets ?
kuhing a écrit:Et puis il faut se libérer de son boulot, de ses obligations familiales, avoir les moyens de s'y rendre et d'y rester , c'est en ce sens que je vois ça comme étant"avant gardiste" ou tout au moins "révolutionnaire professionnel".
J'ai plus la conception d'un mouvement anarchiste qui sort de la marginalité et est composé de M et Mme "toulemonde".
Et y faire quoi une fois là bas ?
il faut pouvoir se faire comprendre pour ne pas avoir l'air d'un touriste ou d'un John Reed en goguette.
Affronter la police ? est-ce vraiment une bonne idée à l'étape actuelle pour quelqu'un qui n'est pas grec ?
Je crois pour le moment qu'il vaut mieux préparer ici ce qui peut aussi se passer comme là bas.
Nous sommes un mouvement faible et le temps perdu ne se rattrape pas par des raccourcis.
Continuer les actions de solidarités locales avec les indignés, regrouper, aller vers les gens pour discuter, proposer des débats publics même si tout cela est beaucoup moins drôle que d'être dans le feu de l'action.
Deja, il me semble pas avoir posé la question en terme d'obligation, je comprends tout a fait que tout le monde ne puisse pas y aller, chacun selon ses moyens et selon ses priorités, il ne s'agit pas de construire une separation mais de lié : ceux qui iraient pourraient aider a renforcer les liens avec ici.
Je vais essayer de repondre a la suite selon ma perception des choses. Tout d'abord : je crois qu'ici, il y'a pas mal de gens qui pensent que ca va pas notamment socialement, la mobilisation se termine souvent en essoufflement et en resignation pour beaucoup. de plus on vient de comprendre quelle peuvent etre l'impact de nos nouvelles technologies en termes de mobilisation, les tunisiens ont fait la demonstration de l'utilité de cette outil, les gens peuvent se rapprocher se sentir avec les autres, communiquer plus facilement qu'avant, on peut court circuiter les medias et pas seulement en terme d'information mais d'action. En quelque sorte on pourrait dire, peut etre abusivement, que le "local" a pris une dimension differente.
Je vais eviter de repeter ce que j'ai deja dit dans les messages precedant, mais pour repondre, je ne vois pas trop ta conception de l'avant-garde, est ce a dire que des que tu joins un groupe politique tu fait de l'avant-gardisme ? si on joint un groupe politique je ne fait plus parti de la categorie "Mr/Mme tout le monde" ?
Il me parait evident que si on doit aller sur place, c'est plus pour un soutien contre les objectifs que se sont fixés les grecs que de la propagande. L'un n'empeche pas l'autre, mais en terme de priorité les choses me paraissent clair, il y'a un front qui s'est ouvert la bas contre les decisions des forces autoritaires etatiques et leurs alliés "marchands", les luttes menées et la maniere dont elle se structure me semble etre en concordance avec les idees anars.
J'en viens au dernier point que tu souleves, que faire la bas ?
D'abord il me semble avoir precisé, que cela devait se faire avec prise de contact avec des grecs, il s'agit pas d'aller faire le mariolle tout seul entre deux baignades.
de plus si tu veux une idee sur quoi faire/a quoi peut servir une presence meme modeste, en vrac :
-tout mouvement a une dynamique, et la strategie habituelle des etats est souvent d'attendre que le mouvement s'essouffle. Un presence physique peut permettre de renforcer la dynamique, signifié aux grecs qui si ils ecoutent que les etats, sont des especes d'europeens de seconde zone...
-materialisé la conception anational et international des luttes, pierot a developpé la dessus.>>etablir des liens solides.
- compliquer la repression policiere, plus il y'a de ressortissant etranger et plus une "bavure" aura de retentissement, c'est une hypothese qui se verifie souvent, rien qu'en terme de resonnance chaque ressortissant servant de caisse de resonnance chez lui.
-faire passer un message aux institutions etatiques : FMI, etats, europe, les grecs ne lutteront pas seul, et que cela devra etre un facteur a prendre en compte dans leurs prochains "delires". Manifester a un g8 ou les gens sont sans but reellement commun que d'etre contre, c'est sans risque pour le systeme par rapport a rejoindre une lutte concrete avec des objectifs communs precis, dans le premier cas l'enjeu fait qu'il y'a pas vraiment de possibilité de mise en echec dans le deuxieme cas, y'a une vraie opportunité de leur foutre la patée ou au moins les freiné.
-l'aspect propagande, un peu sur place, mais beaucoup chez nous.
Ce qu'on peut faire c'est rendre compte comme devrait le faire un journaliste de ce que l'on voit, de ce que l'on vit sur place, rester en contact avec ceux qui auraient voulu venir, mais aussi et principalement pour faire echo de ses luttes chez nous, ca peut apporter un dynamisme.
Regarde les indignés ici, la sauce a du mal a prendre, prend des allures reformistes avec infiltration parfois de faf, permettre le parallele peut toucher les gens, leur rappeler ce que peut faire le capital et ce que font les autres pour lutter, de montrer qu'il y'a le meme degout la meme preoccupation dans de nombreux endroits et que ca agit. Ca permet aussi de souligner la difference de conception avec les fafs, en se solidarisant avec les grecs ou autre, on en fait un mouvement de lutte d'envergure international, et pas un mouvement franco-centré citoyenniste et a ce titre les fafs n'ont rien a faire dans ce genre de mouvement.
Y'a surement pas mal de choses a faire, ceux qui veulent affronter la police, libre a aux, mais se contenter de manifester avec, montrant qu'il y'a pas que des grecs pret a lutter contre cette reforme est deja pas mal en soi, c'est sur que le mieux est d'etre un certain nombre, histoire d'etre visible. et pour une fois dire qu'on est francais, le montrer peut servir, pour montrer le caractere international de la protestation.
Si j'ai demandé si une orga avait deja envisagé l'idee, c'est parce qu'elle me parait etre la forme de structure la plus adaptée pour organiser ce genre de mouvement/contact. La logistique ou la question des contacts, il me semble que pas mal d'orga pretendent faire parti d'une federation internationale et a ce titre, devraient logiquement avoir des contacts.
Il s'agit moins d'argent que de voir avec les locaux si ils peuvent trouver une place/terrain pour loger, sanitaire, et faire a manger, de voir si sur place des gens parlant francais/anglais, pourraient accepter d'etre accompagnateur/traducteur, de trouver des points internet pour permettre de rendre compte des evenements vecus, de mettre en contact avec differents mouvements politiques pour creer des liens, une orga peut peut etre par l'intermediaire de son reseau, preté une tente, un sac de couchage par ci par la, fournir une camera/appareil photo a un membre de son orga pour qu'il filme etc....
Bref facilité un contact, le permettre, la logistique est plus ce que je considere etre la qualité d'une orga, que sa capacité financiere, meme si elle peut filer un coup de pouce, mais il me parait y'avoir une part de demarche individuelle qu'il faut assumer.
en tout cas si ca ne se fait pas pour la grece, il me semble qque les orgas devraient se pencher sur la question pour les prochaines luttes, c'est peut etre une occasion de mettre les gueguerres entre organisation de coté et mutualisé les efforts.