Pourquoi les «street medics» sont devenus indispensables dans les manifestations
Dans les cortèges, on les reconnaît généralement à leurs brassards à croix rouge, symbole universel des soignants. Les street medics sont des bénévoles qui prodiguent les premiers soins aux personnes blessées lors des manifestations, le plus souvent par les forces de l’ordre. Ce sont donc des témoins privilégiés des violences policières.
La plupart des médics n’ont pas de véritable formation médicale. «On apprend sur le tas, ou au travers d’atelier de formation au secourisme et au déplacement collectif, pour savoir comment gérer le stress ou réagir en cas de mouvement de foule», explique Noémie*, médic depuis le mois d’avril. Leur identification est également variable: «Ça dépend des manifestations. Parfois je mets juste un brassard, parfois rien du tout. Il y a des street médics qui sont tagués de partout mais parfois c’est mieux de se fondre dans la foule», raconte Noémie.
Robin*, street médic depuis le début du mouvement Nuit Debout, cherche toujours à être «le plus visible possible». Si certains médics s’équipent avec des protections conséquentes (casques, protège-tibias…), Robin et Noémie ne portent qu’un masque pour limiter l’exposition aux gaz lacrymogènes.
Dans leur sac à dos, ils transportent tout un nécessaire à pharmacie. Pour soigner les plaies et les coupures, compresses, pansements, antiseptique et bandes. Pour les gaz lacrymogènes, sérum physiologique, jus de citron, masques médicaux et parfois une solution eau/Maalox (médicament antiacide). «On l’utilise sur le visage en vaporisation. Comme on a une sensation de brûlure, ça soulage», explique Robin. Certains médics administrent des médicaments. Pas lui. «Certains emportent de la ventoline par exemple, personnellement je suis contre. On n’est pas médecins et on ne peut pas donner des médicaments comme ça.»
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