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Conférence/débat: L’horizon Argentin, pouvoir populaire 1860-2001. [MARSEILLE]


Toute la journée: Mar 13, 2010
 
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17 h au local du CIRA, 3 rue Saint Dominique (près gare st charles), 13001 MARSEILLE
Centre International de Recherches sur l’Anarchisme

Conférence-débat avec Guillaume de Gracia

L’horizon Argentin.
Petite histoire des voies empruntées par le pouvoir populaire 1860-2001



Que des centaines de milliers, voire des millions d’Argentins soient descendus dans les rues de Buenos Aires, les 19 et 20 décembre 2001 au cri de ¡ Que se vayan todos ! (Qu’ils s’en aillent tous !) apparut pour bien des commentateurs, la simple expression de la légitime exaspération de citoyens dont les droits les plus élémentaires étaient depuis longtemps bafoués.

Que la protestation dure dix jours et que de réguliers soulèvements ponctués de très violents affrontements avec les forces de l’ordre forcent quatre présidents consécutifs à abdiquer, voilà qui commençait à inquiéter. D’autant que ces insurrections urbaines se doublaient de formes de constructions populaires que la mythologie néo-libérale pensait avoir bannies pour de bon dans « ses » démocraties : assemblées de quartiers, entreprises récupérées et autogérées par leurs travailleurs, troc... La « Fin de l’Histoire » prophétisée par Francis Fukuyama peinait à se concrétiser. (...)
Plusieurs millions d’Européens ont littéralement débarqué en Argentine entre le milieu des années 1870 et 1910. Autant de paysans italiens et espagnols politiquement sensibilisés aux formes sociétales alternatives que supposaient les utopies anarchistes et socialistes. Autant de futurs ouvriers mais aussi, de futurs militants qui vont ancrer profondément dans l’esprit collectif argentin une mythologie utopique et une solide subculture de lutte, dont les méthodes vont se retrouver tout au long du dernier siècle. Autant d’individus qui, au début des années 1900 vont se syndiquer au sein de structures : FORA, UGT ou USA, à l’esprit indéniablement libertaire (au sens large) totalement hermétiques aux formes de collaboration de classes et de jeu parlementaire prônés par les sociaux-démocrates de l’époque. (...)
La politique économique et sociale menée pendant les dix ans de la présidence de Carlos Menem aboutit à l’expression massive (bien que circonscrite temporellement) d’un anti-politisme qui fut et restera le marqueur le plus évident de l’anarchisme. Mais les fondements de cette idéologie - éducation et conscientisation - ayant du mal à se faire entendre en des temps d’ultra-médiatisation globaliste, le génie populaire argentin en inventa d’autres : l’horizontalisme.


Guillaume de Gracia, L’horizon argentin, petite histoire des voies empruntées par le pouvoir populaire, 1860-2001, éditions CNT-Région parisienne, 2009, 581 p., 22 euros. (livre disponible au CIRA)


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Invité: Tout le monde

Evènement posté par Pïérô