Plusieurs associations humanitaires locales tirent un signal d’alarme concernant la situation du squat de l’école des Greffes de Dijon. Ils attendent une réponse des pouvoirs publics.
source : Le Bien Public
«La situation est explosive. Si on ne fait rien, cela risque de dégénérer ! » Les représentants d’une vingtaine d’associations humanitaires locales n’ont pas mâché leurs mots hier matin lors d’une conférence de presse à Dijon. « Nous sommes face à une urgence humanitaire », estiment-ils en choeur.
La situation du squat de l’école des Greffes (situé sur le boulevard de la Marne à Dijon), où le nombre demandeurs d’asile ne cesse d’augmenter de mois en mois, les inquiète franchement. D’environ 60 personnes au mois de janvier, il y en aurait désormais plus de 300, avec notamment l’arrivée de 170 personnes en avril dernier. Cet afflux n’est probablement pas sans lien avec la décision de l’État de regrouper le traitement des dossiers dans les capitales régionales, dont Dijon.
Mercredi après-midi, ces associations humanitaires ont réalisé un inventaire du squat de l’école des Greffes, ce qui a permis de recueillir différentes informations sur les personnes qui s’y trouvent, souvent dans des situations différentes. « Certaines personnes qui sont là n’ont absolument rien », déclare André Thollet, responsable au sein des associations SOS Refoulement et CCFD Terre Solidaire. « D’autres sont en mauvaise santé. » Les associations évoquent aussi « des tentatives de suicide », « des violences » ou encore « des incivilités ». Ils jugent que « c’est un miracle qu’il n’y ait pas eu d’incident majeur jusqu’alors ».
Rappelons que si la situation du squat de l’école des Greffes n’évolue pas et que les différents recours juridiques tentés ces derniers mois n’aboutissent pas, les premières expulsions devraient débuter le 15 juillet prochain.
Un appel lancé à Manuel Valls
Pour toutes ces raisons, à quelques jours du premier tour des élections législatives, les responsables d’associations ont décidé hier de lancer un appel auprès, notamment, du sénateur-maire de Dijon François Rebsamen, du préfet de la Côte-d’Or Pascal Mailhos et du ministère de l’Intérieur Manuel Valls. « Nous demandons qu’il intervienne et qu’il se penche sur le cas de Dijon », déclare Bruno Lombard, de RESF 21.
A noter enfin que ces différentes associations ont aussi prévu un rassemblement le mardi 19 juin à 18 heures place du Bareuzai à Dijon.
Selon ces associations, il y aurait environ 1 100 personnes en situation de demandeur d’asile en ce moment en Côte-d’Or.
édit admin avec précisions apportées par GuevaraFan :
- l'espace autogéré des Tanneries (Dijon) appelle à se rassembler.
- c'est une manif' interassociative
- le rendez-vous pour la marche est à 18h place du Bareuzai
