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Autres ou évènement multiple: Soirée de solidarité:n’allez pas voter,venez danser! [LYON]


Toute la journée: Mai 05, 2012
 
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Soirée de solidarité : n’allez pas voter, venez danser !

La veille des élections, nous, on fera la fête entre camarades, en soutien à une personne trans’ dans une situation précaire. Meuf-trans-pd-gouines, et toutes les mauvaises herbes et allié.es qui soutiennent nos luttes, sont les bienvenu.es !

Nous orga­ni­sons cette soirée de sou­tien afin de récu­pé­rer de l’argent pour aider une per­sonne trans à avan­cer dans son par­cours. Depuis plu­sieurs mois déjà, cette per­sonne est sou­te­nue. En effet, de nom­breux obs­ta­cles, fami­liaux et sociaux, lais­saient penser que cette per­sonne n’était pas en sécu­rité ; malgré une évolution posi­tive, sa situa­tion est tou­jours très pré­caire. Grâce à votre sou­tien, il n’est plus ques­tion de besoins urgents ; mais à l’heure actuelle de rem­bour­se­ment de frais médi­caux, jusqu’à pré­sent pris en charge par des per­son­nes iso­lées.

C’est pour­quoi nous en appe­lons à la soli­da­rité de toutes les per­son­nes enga­gées dans les luttes fémi­nis­tes, queer, anti­fas­cis­tes, anti-auto­ri­tai­res. En effet, il nous paraît impor­tant de relier les luttes, et il ne faut pas oublier que les dif­fi­cultés aux­quel­les sont confron­tées les per­son­nes trans sont poli­ti­ques.

Dès 18h30, le samedi 5 Mai à la Plume Noire, 8 rue Diderot- sur les pentes de la Croix-Rousse, 1er arron­dis­se­ment.

Projection : MACHETE- fic­tion, action, machet­tes et kalach’ contre l’impé­ria­lisme amé­ri­cain. Ou com­ment un réseau révo­lu­tion­naire sou­ter­rain fout le bordel à la fron­tière du Mexique. La bande annonce en lien ici !

Bar- ponch et bière

Super bouffe armé­nienne et orien­tale- prix libre

Boom de folie - Hip-Hop/Funk/riot/putsch pour Jeans-Basket ou Talons-Hauts. Hommage pra­ti­que au Soul Train Line (check Youtube bro’ !)




C’est quoi être trans en France ?

Au quo­ti­dien, c’est entre autre à tra­vers les papiers d’iden­tité que les pro­blè­mes se posent. Parce que nos têtes ne cor­res­pon­dent pas au genre marqué sur nos papiers d’iden­tité. On a des papiers, mais ils ne valent rien ! C’est galé­rer à reti­rer un colis a la poste, c’est se faire contrô­ler, sus­pecté et embar­qué au moin­dre contrôle d’iden­tité pour usur­pa­tion pos­si­ble d’iden­tité ! C’est faire la queue a l’aéro­port, après une fouille gênante au corps, c’est se confron­ter aux ques­tions indis­crè­tes, à l’exo­ti­sa­tion telle une bête de foire dans le meilleur des cas, ou finir la gueule par terre, envoyé a l’hosto par une bande de faf.

Alors, pour­quoi ne pas chan­ger d’état civil ? Parce que dans ce pays, cela impli­que obli­ga­toi­re­ment d’être opéré et sté­ri­lisé. Eh oui, être trans, c’est encore aujourd’hui consi­déré comme une mala­die men­tale, classé dans le regis­tre DSM 4 (la « bible » des psy, qui réper­to­rient les « dévian­ces » des indi­vidu-e-s). Devoir sup­por­ter qu’un bataillon de méde­cins et de psy - auto­pro­cla­més expert-e-s de la ques­tion- déci­dent pour nous de qui l’on est. Ceux-là même qui se per­met­tent par exem­ple de refu­ser un trai­te­ment hor­mo­nal à une per­sonne trans lors­que sa demande ne cor­res­pond pas à leur vision ultra nor­ma­tive de la tran­si­den­tité. Mais nous savons mieux que per­sonne ce qui est bon pour nous !

Être trans, c’est donc sup­por­ter les dis­cri­mi­na­tions (trou­ver un tra­vail quand son appa­rence ne cor­res­pond pas au F ou au M de sa carte d’iden­tité ou de sécu), les inju­res, les atta­ques, les per­son­nes dans la rue qui te dévi­sa­gent pour savoir « si tu es un garçon ou une fille »... Et la vio­lence de l’état, des psys et des méde­cins, qui séques­trent nos paro­les et nous infan­ti­li­sent.

Nos iden­ti­tés sont sub­ver­si­ves, et même si l’état essaie de nous enfer­mer, il ne fait que ren­for­cer notre rage contre un sys­tème car­cé­ral, qui cher­che à contrô­ler nos corps comme nos esprits.

C’est la merde, mais on résiste. Et pour conti­nuer, il est impor­tant de pou­voir comp­ter sur du sou­tien lors­que celui-ci est néces­saire. Sur le sou­tien des per­son­nes trans confron­tées aux mêmes pro­blé­ma­ti­ques, mais aussi sur le sou­tien de toute autre per­sonne en rébel­lion, à qui ces cris de rage font écho.

Parce que c’est une lutte contre ce monde et ses normes, ses bar­riè­res impo­sées pour nous sépa­rer. Contre l’État, qui s’immisce, jusque dans nos corps. Cet état qui nous empê­che de déri­ver hors des che­mins tracés ; un État maître dans la ges­tion de la guerre, tra­vaillant à éviter tout débor­de­ment. Prenant forme dans les moin­dres détails du quo­ti­dien. Et c’est pour répon­dre à ces nom­breu­ses atta­ques que nous avons besoin de nous retrou­ver. Besoin d’argent, besoin de pré­sence.

Parce que nous, on n’aime pas les che­mins bali­sés, et gou­dron­nés. On pré­fère les pavés, les cailloux et les mau­vai­ses herbes, comme nous !

Trans, fier-è-s et en colère !

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Invité: Tout le monde

Evènement posté par Pïérô