Agenda

Conférence/débat: Cinéma et anarchie, de la Belle Epoque à 1930.19H.[ST-DENIS]


Toute la journée: Oct 13, 2009
 
à 19h, Bourse du Travail de Saint-Denis, 9-11 rue Génin, Métro Porte de Paris (ligne 13)

2 parties : 1/2, Le Cinéma du Peuple

Dans le cadre de l'université populaire de Saint-Denis ( Dionyversité )
Thème du cycle : Cinéma et anarchie, de la Belle Epoque à 1930
Par Isabelle MARINONE

ouvert à tous - entrée libre (mode d'emploi : http://www.dionyversite.org/mode_d'emploi.html)

séance avec projection

La Coopérative du Cinéma du Peuple apparaît en 1913. Société de production tenue par une majorité d’anarchistes et quelques socialistes, celle-ci s’attache à réaliser et à diffuser des films à destination du peuple. L’expérience en elle-même est courte puisqu’elle dure moins d’un an, d’octobre 1913 à août 1914, stoppée par la Première Guerre Mondiale.
Elle est gérée par une vingtaine de personnes dont son cinéaste attitré, Armand Guerra, artiste espagnol et militant anarchiste qui réalisera "La Commune", toute première reconstitution historique de la révolution populaire de 1871. Cette coopérative cinématographique constitue la première forme de cinéma militant en France.

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1 2Cycle de la Dionyversité - université populaire de Saint-Denis
Cinéma et anarchie, de la Belle Epoque à 1930
Par Isabelle MARINONE

Selon Gilles Deleuze, il y a bien « une affinité fondamentale entre l’œuvre d’art et l’acte de résistance ». Acte de résistance que les anarchistes se sont employés à faire surgir à la moindre occasion donnée.

Le premier à valoriser cette idée est Pierre-Joseph Proudhon avec son traité intitulé "Du principe de l'art et de sa destination sociale" (1865) qui formule une rupture avec l'art bourgeois. Il propose de mettre les artistes hors du gouvernement, afin que l'oeuvre ne devienne jamais une manifestation d'autorité, une entrave à la libre créativité de l'homme, car pour lui, l'art ne peut se contenter de refléter les choses mais doit aider à leur transformation.
Trente ans plus tard, le militant libertaire et créateur des Bourses du Travail, Fernand Pelloutier, proclame à son tour que si « l’ignorance fait les résignés », « l’art doit faire des révoltés ».
Depuis la fin du XIXème siècle, la littérature, la peinture puis le cinéma, vont offrir aux anarchistes la possibilité d’affirmer leur point de vue politique de façon marquée. Ce cycle reviendra donc sur le croisement de cette philosophie politique et du film sous des aspects divers (de la fiction militante au documentaire éducatif en passant par le film d'avant-garde) durant les premières années du cinéma français.


Isabelle Marinone est historienne du cinéma, enseignante-chercheuse à l'Université Paris III. Elle est notamment auteur d'une thèse intitulée "Anarchisme et Cinéma en France : Panoramique sur une histoire du 7ème art français virée au noir".

Invité: Tout le monde

Evènement posté par Pïérô