Agenda

Conférence/débat: Les indignés de Barcelone. 20h30 . [RENNES]


Toute la journée: Fév 07, 2012
 
.
20h30 : BARCELONE
Discussion autour du mouvement des indignés à Barcelone et de sa mutation vers les comités de quartiers en présence de camarades barcelonais.

Dans les locaux du 37 rue Legraverend (Métro Anatole France) où la maison de la grève est hébergée.

15 mai 2011, des dizaines de milliers de personnes investissent des places dans toute l’Espagne. Un sentiment les rassemble, l’indignation. Ce sentiment est un aveu d’impuissance ; il a fallu le transformer en colère et en révolte. « Personne ne nous représente ! », clament-ils : ni les gouvernements, ni les partis, ni les syndicats. Cette phrase qui au début pouvait être entendue comme une plainte est peu à peu devenue une affirmation joyeuse : « organisons-nous par nous-mêmes ! » .

15 juin, le gouvernement catalan vote les plans de rigueur. Le mouvement ne sait plus trop comment continuer. Il se saisit de cette occasion et appelle à bloquer toutes les entrées du parlement. Les députés sont obligés de s’y rendre sous les escortes des camions anti-émeutes ou en hélicoptère. Mais malgré son apparente réussite cette action est ressentie comme un échec. Ce qu’on y apprend pourtant c’est que le pouvoir ne se situe plus que de façon symbolique dans les institutions.

C’est ainsi qu’un peu partout la décision a été prise de quitter les places. Mais pour mieux rejoindre les quartiers ; parce que c’est là où on l’on vit, où l’on a directement prise sur les choses. A Madrid, à Barcelone, des comités de quartier sont créés, d’autres, déjà existants, sont rejoints par des centaines de personnes. Ils sont un point de départ d’où s’organiser. Contre les expulsions de logement par exemple, il y a le réflexe de former des listes d’appel et de tous s’opposer quand les flics et les huissiers veulent virer une famille ou un squat.

15 octobre, journée mondiale d’action pour les indignés. Le mouvement barcelonais en fait une occasion pour se retrouver à nombreux dans la rue. Au-delà de tout ce qu’il pouvait attendre, c’est 250 000 personnes qui défilent. Sur la banderole des comités de quartier est inscrit « De l’indignation à l’action ! ». A la fin de la manifestation, trois drapeaux se déploient. Chacun mène à une action : rejoindre un hôpital en grève, occupé et partiellement autogéré ; occuper l’unversité du Raval ; s’emparer d’un immeuble pour s’organiser et loger des familles. Les jours qui suivent, une dizaine d’autres immeubles sont pris dans la même idée.

Comment a muté le mouvement des indignés ? Qu’en est-il de la réalité des comités de quartier ? Comment se coordonnent-ils ? A quelles limites et à quels écueils le mouvement barcelonais fait face ? Comment atteindre le point de non-retour ? C’est entre autres ce dont on pourra parler ce mardi 7 avec quelques camarades de Barcelone.

--------------------------------------------

PRÉSENTATION

Lors du dernier mouvement contre la réforme des retraites, à l’automne 2010, nous avons réquisitionné les anciens locaux de la CFDT pour y installer la Maison de la Grève. Ça allait de soi : se doter d’un lieu pour s’organiser de manière déterminée par-delà les corporatismes et identités sociales (étudiants, travailleurs, chômeurs, travaillant dans le public ou le privé...). Un lieu pour partager nos analyses de la situation et coordonner nos actions, faire une caisse de grève pour s’entraider financièrement, organiser des cantines de grévistes alimentées en partie par des paysans nous soutenant, se retrouver dans des fêtes. Et imaginer comment faire durer la grève.

Au bout d’un mois et demi, la mairie de Rennes nous a expulsés, comme d’autres socialistes et toutes sortes de dirigeants organisent l’austérité ailleurs en Europe, et répriment ceux qui ne veulent pas plier. Après cette expérience, retrouver un lieu, cette fois pérenne, était une évidence. Pour construire, au fil des temps, une force locale déterminée à vivre autre chose que le capitalisme. Nous avons fini par nous installer dans les locaux d’une association au 37 rue Legraverend.

La Maison de la Grève est un lieu politique mais pas celui de professionnels de la politique. Ici, vous ne trouverez pas la clef pour sortir de l’impasse. La Maison de la Grève n’est qu’une ébauche, un commencement ici et maintenant d’autres possibilités. Avec son lot de difficultés et de joies.

Il est impossible de dire ce que la Maison de la Grève recouvre exactement et ceci pour une bonne raison : elle est plus que la somme des activités qui s’y passent, des événements qu’elle provoque ou auxquels elle prend part. Elle a la prétention de réussir à être en même temps plusieurs réalités, positions politiques, initiatives parfois même contradictoires sans se perdre dans l’éparpillement des luttes et le cloisonnement dans les manières de s’organiser.

Nous ne voulons plus laisser notre quotidien au hasard de ce monde. Nous voulons nous en ressaisir collectivement, partager et étendre des pratiques offensives. S’organiser contre le réaménagement de nos espaces, soutenir les grèves, imaginer des actions en dehors des mouvements sociaux, tout en se liant avec des initiatives d’ailleurs. Être un lieu d’où partir et où revenir, un lieu pour se projeter collectivement. Un lieu pour une mise en échec pratique et politique du pouvoir.

A la Maison de la Grève, vous trouverez une cantine, une université populaire, un atelier informatique, un magasin gratuit, une imprimerie (photocopieurs, sérigraphie), pour apprendre, manger, échanger, avancer. Vous pourrez aussi vous y rendre sans raison, pour prendre un café, trainer avec un ami, trouver un livre. Parce que la constitution d’une force tient autant dans sa capacité matérielle, à ses savoirs-faires, qu’à sa façon d’être et de marcher ensemble.

Ces dix jours ne sont qu’un debut ! Vous êtes les bienvenus !

https://maisondelagreve.boum.org/mainte ... u-...de-la

.

Invité: Tout le monde

Evènement posté par Pïérô