Agenda

Conférence/débat: Léo Malet, du Libertaire à Minute. 17h . [MARSEILLE]


Toute la journée: Avr 02, 2011
 
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Causerie animée par Cédric Pérolini

Léo Malet, du Libertaire à Minute

CIRA Centre international de recherches sur l’anarchisme


On ne naît pas réactionnaire : on le devient

On garde souvent du père de Nestor Burma l’image qu’il se plaisait à donner de lui dans les années 80 : celle d’un homme désespéré, aigri et misanthrope, versant volontiers dans la provocation réactionnaire. Comme le résumait Serge Quadruppani, « la fibre popu de Malet a tourné au lepénisme ces dernières années. » Dans son Histoire de la littérature libertaire en France, Thierry Maricourt conforte cette analyse : « Il va de soi que Léo Malet n’est nullement anarchiste. L’aura dont il se pare est usurpée. Lié par son passé au mouvement libertaire, il a rompu avec lui depuis longtemps, comme il a rompu avec le surréalisme. Ses divagations racistes vont à l’encontre des principes antiautoritaires. »
Pourtant, si elle est incontestable, cette évolution idéologique ne doit pas faire oublier l’engagement anarchiste de Léo Malet, qui fut réel et durable, et dont l’influence se fait sentir sur une grande partie de son œuvre littéraire, à travers ses poèmes, les aventures de Nestor Burma, ou encore La Trilogie noire.
C’est en effet suite à l’affaire Philippe Daudet que le jeune Malet se rapproche du Groupe d’études sociales de Montpellier, puis des libertaires parisiens. Il partage le mode de vie et les idées de ses camarades, prenant toute sa part aux activités militantes, aux côtés d’André Colomer, bien sûr, mais aussi de Georges Vidal, Alexandre Jacob, Emile Cottin, ou Louis Loréal… Son compagnonnage avec les surréalistes l’amène alors à rallier les trotskistes. Il se rapproche ensuite des gaullistes, puis des généraux putschistes, et finalement de la droite la plus sévère. Pour masquer ce revirement, certains utiliseront une formule qui ne trompe personne, le qualifiant d’« anarchiste de droite ». C’est que dans le même temps, Malet continue à adresser des signes de sympathie en direction du mouvement libertaire.

Cédric Pérolini étudie l’œuvre de Léo Malet depuis plus d’une douzaine d’années. Il lui a notamment consacré une thèse, dont une version abrégée vient de paraître. Il présentera un certain nombre de documents rares, qui proviennent pour certains des collections du CIRA, dont il est membre.

Léo Malet mauvais sujet : Nestor Burma passe aux aveux, par Cédric Pérolini. L’Atinoir, 2010. 305 pages. (L’Atineur). 9,50 euros.

(Ce livre est disponible au CIRA.)

17 h au CIRA, 3 rue Saint-Dominique, 13001 Marseille (angle place des Capucines).


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Invité: Tout le monde

Evènement posté par Pïérô